Parlons Terrain

Echanges sur la sécurité et le bien-être sur le terrain


Travailler sur le terrain* est une aventure qui implique de nombreux défis physiques et mentaux

Cela implique souvent de travailler dans un pays/continent diffèrent, avec des cultures différentes, et ceci pendant
des périodes plus ou moins longues (quelques mois à plusieurs années). Les stations/sites de recherche sont souvent
isolées, parfois seulement accessibles après plusieurs heures/jours de route/randonnée/d’avion. Les conditions de vie
peuvent être très spartiates avec un accès limité à l’eau courante et l’électricité, parfois des rationnements alimentaires, et les contacts avec le monde extérieur sont souvent limités. Les conditions de travail peuvent également être difficiles, impliquant de longues journées sur le terrain (parfois jusqu’à 13h/jour), des conditions météorologiques difficiles (fortes températures, pluies diluviennes, milieux arides ou humides), le partage de l’intimité (chambres, toilettes, salles de bain communes) et des milieux parfois jugés « inhospitaliers » (ex : forêts denses, marécages, mangroves) abritant des animaux parfois « nuisibles » ou dangereux (ex : grands félins, éléphants, serpents, sangsues, insectes).
 
Le terrain représente souvent une première expérience dans un milieu différent du sien. Bien que de nombreuses personnes s'adaptent à ces conditions, d'autres font face à des difficultés, voire des expériences traumatisantes. Plusieurs rapports (voir https://saferfieldworkproject.de/manifesto/) mettent en lumière des incidents récurrents, parfois choquants, révélant des tabous persistants dans les sites de recherche (ex : harcèlement et abus sexuel).
 
Nous estimons que certaines situations pourraient être évitées en mettant en place une approche proactive basée sur un système de dialogue et de communication en amont et en aval des missions sur le terrain. Plus spécifiquement, la préparation avant le départ devrait inclure des discussions sur les attentes, les conditions de vie, les règlements mis en place dans la station de recherche, ou encore les potentiels risques sanitaires et physiques. De même, reconnaître et aborder les différences culturelles et économiques ainsi que conscientiser les privilèges de la plupart des personnes partant sur le terrain est crucial. La garantie d’un soutien continu des superviseur.ses, pair.es, ou professionnel.les attitré.es, via la création d’un environnement de dialogue ouvert et, par exemple, la création de poste de médiateur.rice de terrain dans chaque institution, pendant la période de terrain est également primordiale. De plus, le retour du terrain nécessite une attention particulière, compte tenu des impacts psychologiques potentiels après une période prolongée dans un environnement très différent. Fatigue, dépression, parfois dissociation, sont courant et doivent être reconnus et normalisées.
 
Pour favoriser un environnement de soutien et promouvoir la sécurité sur le terrain pour tous et toutes (personnes locales et internationales), ce groupe de travail vise à collectivement :
  • Informer et préparer les personnes aux défis du terrain
  • Sensibiliser aux différences culturelles et aux règles de conduite de base
  • Sensibiliser aux difficultés, traumatismes et tabous potentiels
  • Élaborer des supports de sensibilisation (workshops, articles, vidéos, podcasts, …)
  • Mieux intégrer les perspectives des personnes locales et internationales
  • Créer des plateformes de discussion et de partage des connaissances
  • Soutenir et écouter toute personne qui en ressentirait le besoin
  • Sensibiliser et collaborer avec les responsables de différents sites/terrains et les universités, institutions scientifiques et académiques.

*en référence à toutes activités liées à la recherche, au volontariat ou aux missions humanitaires dans des zones géographiques particulières, des écosystèmes naturels, des centres de recherche scientifique ou encore des communautés locales ou des zones touchées par des crises humanitaires en dehors du travail réalisé en bureau/labo.