Disciplines

Les disciplines scientifiques impliquées dans la société :


  • Anthropologie

L'anthropologie est l'étude de l'histoire naturelle de l'Homme,
intégrant ainsi l'origine et la diversité biologique de l'espèce humaine.

L'Homme fait partie de l'ordre des primates, par conséquent l'étude élargie de ces espèces nous en apprend plus sur qui nous sommes et d'où nous venons. Depuis maintenant de nombreuses années, nous avons appris, par exemple, que les primates développent des structures sociales complexes basées sur la coopération, qu'ils peuvent "fabriquer" des outils et font preuve de comportements dits culturels. L'Homme replacé au sein des primates permet donc de comprendre ce qui a façonné et façonne encore nos comportements et les sociétés que nous construisons.
  • Conservation 

La biologie de la conservation étudie et vise à protéger le monde vivant et sa diversité biologique.
Appliquée aux primates, elle a pour but d’évaluer l’impact des activités humaines sur leur diversité biologique et de mettre en place des mesures de restauration des habitats et des populations animales. Elle permet également d’analyser la flexibilité comportementale ou résilience des populations de primates face aux transformations de leurs habitats, et d’étudier les conséquences en termes de zoonoses de la proximité géographique des primates humains et non-humains. Environ 60% des quelques 500 espèces de primates sont menacées d’extinction et 75% des populations de toutes les espèces sont aujourd’hui en déclin. Les causes, d’origines essentiellement anthropiques, sont variées allant de la dégradation de l’habitat naturel due à la déforestation à grande échelle, aux conflits hommes-animaux, en passant par le braconnage de viande de brousse et le commerce illégal d’animaux. De nombreux programmes de conservation des primates, dont certains communautaires, c’est-à-dire impliquant les populations locales, se consacrent à sensibiliser les populations, à former des guides écotouristiques et des agents anti-braconnage ainsi qu’à préserver les écosystèmes.
  • Ecologie

L’écologie est la science qui a pour objet les relations des êtres vivants entre eux et avec leur habitat ou l’environnement.
Il s’agit donc d’étudier le fonctionnement et la dynamique des écosystèmes et des anthroposystèmes, à différentes échelles de temps et d’espace. Elle recouvre des sous-disciplines variées allant de l’écophysiologie (relation entre les processus physiologiques et les facteurs environnementaux) à l’écologie de la santé (effet des facteurs environnementaux sur la santé), l’écologie des populations (relations entre une population d’une même espèce et son habitat) et à l’écologie globale (relations entre les processus écologiques au niveau de la biosphère et le changement global lié aux changements climatiques ou aux activités humaines).
Ce champ de recherche requiert une démarche d’étude systémique fondée sur l'observation, l'expérimentation, et la modélisation.
Les recherches en écologie chez les primates s’intéressent notamment à l’écologie de l’alimentation (relations complexes entre l’environnement, les ressources alimentaires, la physiologie et le comportement), à l’écologie chimique (interactions entre les organismes entre eux et avec leur environnement via des molécules complexes, e.g. communication olfactive impliquée dans la recherche de partenaires), ou à l’écologie de la reproduction (influence de l’environnement sur les traits d’histoire de vie, la physiologie de la reproduction et la régulation de l’effort reproductif).
  • Ethologie, cognition

L’éthologie représente la science objective du comportement animal.
Depuis Nikolaus Tinbergen, l’éthologie vise à comprendre la fonction (cause ultimale), les mécanismes (cause proximale), l’ontogenèse ainsi que l’évolution des comportements. La cognition, quant à elle, correspond à l’ensemble des processus mentaux par lesquels les êtres vivants acquièrent, traitent et enregistrent les informations de leur environnement, tels que l’apprentissage, la mémoire et la prise de décision.
Ainsi, l’éthologie cognitive s’attache à comprendre comment un individu élabore ses comportements à partir de ses états mentaux et de ses représentations.
Depuis Charles Darwin et sa théorie de l’évolution, de nombreux chercheurs étudient les primates non-humains afin de retracer l’histoire évolutive de certains comportements tels que l’automédication ou les vocalisations ainsi que de capacités cognitives comme le langage ou la Théorie de l’Esprit.
  • Médecine et bien traitance

Il est primordial d’assurer la santé et le bien-être des primates occupant les parcs zoologiques, les centres de recherche et de réhabilitation.
Garantir le bien-être nécessite des soins vétérinaires, le travail de soigneurs animaliers, le respect de la législation (ex. règle des 3Rs), mais aussi l’étude des besoins propres à chaque espèce afin de répondre au mieux à ses attentes physiologiques et comportementales par l’amélioration de l’hébergement, de l’alimentation et de l’environnement social. Toutefois, les soins aux primates ne se limitent pas à la captivité mais s’étendent aux populations sauvages au travers de programmes épidémiologiques de surveillance de leur santé. Cette surveillance permet, outre de garantir la santé des primates, d’alerter sur l’émergence de maladies infectieuses susceptibles de décimer les populations sauvages et de contaminer les populations humaines (ex. bacille du charbon, virus HRSB, ou encore Ebola affectant les populations de chimpanzés et gorilles). En effet, certaines de ces maladies sont des zoonoses (transmissibles des primates non-humains à l’Homme et inversement), et le travail des primatologues rejoint aujourd’hui celui des épidémiologistes dont le but est d’étudier et d’éviter la propagation des maladies afin de les éradiquer (ex. SIV, STLV, plasmodium).
  • Paléontologie

La paléontologie est une science naturaliste à l’interface des sciences de la terre et de la vie. Consacrée à l’étude de la vie passée (végétale et animale) depuis ses origines, elle est porteuse de la 4ème dimension, celle du temps, qui permet de comprendre l’évolution dont les fossiles sont les témoins et la preuve. Les assemblages de fossiles peuvent être également caractéristiques d’un niveau stratigraphique et là, le fossile prend toute sa dimension de « mesureur » du temps. En outre, les restes végétaux et animaux nous renseignent sur les environnements du passé non seulement par leur aspect physique, mais aussi grâce aux données de la chimie isotopique. Les paléontologues étudient également l’évolution des primates (alimentation, locomotion, phylogénie, etc.) pour comprendre l’origine et la diversification de l’ordre auquel nous appartenons, mais aussi l’évolution de la lignée humaine. Ils contribuent à répondre à la question " qui sommes-nous ?" dans son cadre le plus large.
  • Physiologie

La physiologie regroupe les mécanismes qui sous-tendent les grandes fonctions biologiques comme la reproduction, la locomotion ou l'alimentation.
Elle vise à expliquer comment ces grandes fonctions sont contraintes par des mécanismes anatomiques, hormonaux ou neurophysiologiques, plus ou moins conservés à travers les espèces, et comment elles répondent aux contraintes environnementales propre à chaque espèce. En neuroscience, l’étude du fonctionnement du cerveau permet de comprendre la motivation, la recherche de nourriture ou les interactions sociales. En endocrinologie, l’étude des hormones permet de comprendre la régulation des cycles sexuels, la maturation des gamètes (ovocyte et spermatozoïdes) ou encore les états émotionnels comme le stress. Pour élucider ces mécanismes chez les primates, les scientifiques réalisent des mesures physiologiques, soit en milieu naturel, soit au laboratoire dans un environnement plus controlé. Au laboratoire, ils peuvent également manipuler ces mécanismes physiologiques pour valider leurs liens avec les grandes fonctions d’intérêt (notamment la locomotion, la reproduction ou alimentation). Ces études permettent de mieux appréhender les relations entre physiologie et comportement chez les primates, et sont utiles pour les médecins, qui cherchent à comprendre et soigner les altérations pathologiques de ces processus. 
  • Pluridisciplinarité

La primatologie - ou étude des primates - regroupe un grand nombre de disciplines scientifiques allant de l’éthologie à la recherche médicale en passant par les neurosciences, la paléoanthropologie, l’écologie et la biologie de la conservation.
La Société Francophone De Primatologie fédère de nombreux acteurs s’inscrivant dans une ambition de recherche pluridisciplinaire. C’est au travers de telles collaborations fructueuses que la recherche fondamentale en primatologie contribue à une meilleure compréhension du fonctionnement anatomique, physiologique, cérébral et cognitif des primates. Cette volonté de mieux comprendre l’origine et l’évolution de certains traits comportementaux et cognitifs est couplée à une vive préoccupation du bien-être et de la conservation de nos cousins primates afin de mieux répondre à leurs besoins physiologiques et comportementaux et de mieux les protéger.